L'inspiration.
Les streamliners profilés des années 50 battant les records de vitesse sur le grand lac salé de l'Utah m'ont toujours fait rêver. C'était la voiture réduite à sa plus simple expression: un gros V8, une carrosserie aérodynamique, 4 roues, de la passion et beaucoup de débrouille. Ajouté à cela le génie des carrossiers amateurs travaillant la tôle au maillet et qui arrivaient à transformer de vulgaires berlines en authentiques machines de records. Le tout à une époque où les voitures étaient simples et réparables dans un monde qui fonçait vers des jours meilleurs, avec de l'essence pas chère, au son du Rock'n Roll. Mais l'âge d'or de la voiture est terminé, et de cette époque fantasmée gardons en le meilleur, à savoir: 
- Les recherches aérodynamiques
- L'optimisation du poids
- Les savoir-faire en mécanique et en tôlerie
- le Rock'n Roll
- Le V8 pour l'histoire et le plaisir des oreilles (de temps en temps).
- L'espoir et les couleurs vives

Le prototype
J’ai dessiné puis fabriqué le premier prototype dans mon atelier pour aller voir mes clients proches et pour transporter mes outils sur le chantier d’une maisonnette que nous rénovons. En m'inspirant des Belly tank racer j'ai construit un châssis très simple à partir des profils aluminium et 4 roues de moto. Je voulais un véhicule très léger qui puisse être considéré comme un vélo à assistance électrique. J'y ai installé des pédales et 2 moteurs de kits électriques pour vélo. C'était à la fois pour prendre l'air, faire un peu d'activité, avoir un véhicule commode et réparable qui remplace mon utilitaire sur les petits trajets.
Au fil du temps je l’ai amélioré et c’est devenu un outil indispensable qui me sert au quotidien. Il entre dans la grande histoire de la micro mobilité, celle qui répond strictement et de façon la plus rationnelle au problème de nous transporter d'un point A à un point B.

Il y a eu les cycles Mochet, les BMW Iseta et autres Messerchmitt KR. Ces véhicules apparaissent souvent en période de pénurie de matériaux ou d'énergie, puis tombent dans l'oubli. Heureusement quelques passionnés les restaurent et gardent la mémoire de leur génial concepteur. Ce à quoi participe le festival XXS en Corrèze, même aux USA un musée leur est  dédié: The Bruce Weiner Microcar Museum. : Citation:  "...Des ingénieurs brillants et talentueux, issus pour la plupart de l'ancienne industrie aéronautique, se sont penchés sur les problèmes de mobilité de la population dans des conditions de pénuries. On dit que le véritable maître se révèle dans ses limites et cette concentration d'énergie et de talent a donné naissance à une énorme variété de petits véhicules ; certains réussis, d'autres moins - mais tous intéressants ! La microcar ou « bubble car » sont devenues le symbole de cette période d'énergie renouvelée et de convergence d'idées".
Aujourd’hui la micro-mobilité c’est rouler en préservant le vivant et les ressources qu’il nous reste. De nombreux ingénieurs, architectes, designers, artisans, citoyens avertis ou associations œuvrent à une mobilité plus sobre. La disponibilité sur le marché de kits pour électrifier des vélos offre de nouvelles possibilités pour motoriser ces petits véhicules. C’est une vague de fond, un immense mouvent créatif, avec des prototypes plus ou moins aboutis dans toute l’Europe et au de-là. L'Ademe fédère ces constructeurs émergents en créant l'eXtrème Défi.

Citation XD: "Les objectifs généraux consistent à faire 1000 fois mieux que la voiture au quotidien par une collection d'objets roulants véhiculant 1 à 2 personnes et une charge de 100kg ou bien 3 personnes et leurs sacs.

- 10 fois moins coûteux par rapport à une automobile (0,6 à 0,8 €/km pour 10000 km/an d'après A.C.F.) en intégrant l'ensemble des dépenses grâce à un embarquement de batteries minimalistes, l'utilisation de composants standardisés, mutualisés entre différents véhicules et une conception permettant de garantir une longue durée de vie, donc une faible perte de valeur dans le temps,
- 10 fois plus durable en visant une très haute recyclabilité, capacité à être réparé, reconditionné pour avoir plusieurs vies, plusieurs usages. La durée de vie moyenne d'une voiture est de 13 ans et l'âge moyen du parc automobile est de 11 ans.
- 10 fois plus léger pour réduire fortement le besoin de batterie, la consommation d'énergie donc les coûts. Ce critère est essentiel pour atteindre la neutralité carbone. La masse moyenne des voitures neuves vendues en 2019 est 1240kg.
- 10 fois plus simple en travaillant l'écoconception pour réduire le nombre de composant, avoir des assemblages démontables, utiliser au maximum des standards et travailler collectivement sur l'interopérabilité.
-10 fois moins puissant grâce à un véhicule léger et efficient mais également avec des vitesses maxi adaptées aux besoins et aux territoires entre 25 et 80 km/h, pour la même vitesse moyenne de circulation..." Plus d'informations sur l'eXtrême Défi , le cahier des charges, les lauréats.

Le Baker-Prax s'inscrit totalement dans cette philosophie et nous avons rejoint l'eXtrême Défi en 2022. Cette participation nous a permis de :
- Faire connaitre le projet au niveau national.
- Rencontrer d'autres constructeurs et de fédérer les énergies.
- Récolter les premiers résultats des essais de roulage, et de définir les grands axes d'évolutions.
- Financer ces évolutions.
- Lancer une étude de design par Stéphane Valdant.

Pour améliorer l’esthétique du 1er proto, nous avons fait appel à Stéphane Valdant, designer à qui l’on doit la Beltoise BT01, et les plus belles Voxan. J'ai croisé Stephane il y a 30 ans lorsque j'étais en stage chez le préparateur Dany Snobeck, au bureau d'étude. Il travaillait à l'époque sur des Opel de course et venait tout juste de sortir de l'école de design Sbarro. Il a tout de suite compris le projet et s’est penché sur l’avant du Baker-Prax :

Walter Baker est le pilote et l’ingénieur de cet engin futuriste coincé entre 2 prototypes plus rustiques. Il était très en avance sur son temps, avec déjà les clefs de la performance : surface frontale restreinte, Cx optimisé avec la forme en ½ goutte d’eau. Le plus étonnant : c’était une voiture électrique ! Il va atteindre les 120 mph (192 km/h en 1904). Le Baker-Prax lui emprunte son nom afin de lui rendre un modeste hommage.
Toute son histoire ici : https://theoldmotor.com/?p=147166

Pendant 3 ans, le premier proto a roulé, été testé et subit de nombreuses évolutions : modification de la transmission, de l'assise, des suspensions arrière, ajout du capot et des garde-boues, mise au point des faisceaux électrique... La version actuelle arrive à maturité pour son usage, malgré cela, avant d'être commercialisé, le Baker-Prax devra être revu pour pouvoir coller à la règlementation du secteur.
Le design restera très proche de la version actuelle, mais les modifications seront profondes et nombreuses:
- Intégration d'une nouvelle chaine de traction (moteur, batterie et afficheur), compatible avec la réception en L6.
- Amélioration du freinage, ajout d'un frein à main (étrier à câble + levier).
- Passage des roues en 17 pouces moto (gain en couple, en freinage, en choix de pneu)
- Conception d'un train arrière plus léger avec des butées de surcharge, et barre stabilisatrice.
- Intégration des contraintes d'homologation.
- Passage du proto au banc c.e.m.
- Passage du proto aux essais de freinages
- Allègement du châssis, ajout d’un hayon arrière sur charnière

Les travaux sont en cours et la version de pré-série devrait être prête pour le Spezi, le 26 et 27 avril 2025

La société a été fondée en 2006 par Jean Baptiste Ligouy sous le nom d'Ideagri, dans l'idée de travailler sur de la machine agricole spéciale. L'entreprise a plutôt fait de la prestation de bureau d'étude en 3d sur Solidworks pour l'industrie et le blindage de tracteur forestier. En 2012 elle s'est dotée d'un atelier de prototypage à la Chapelle d'Angillon, dans le Cher, pour valider les conceptions et proposer des prestations en chaudronnerie et usinage. L'atelier est équipé d'un tour, d'une fraiseuse, d'une plieuse, de marbre de soudure, de différents poste à souder pour l'acier, l'inox, l'aluminium, et d'un bras de mesure 3d. En 2024 le nom et l'objet ont été changé pour devenir constructeur automobile, étape indispensable pour pouvoir homologuer un véhicule. L'entreprise se consacre maintenant à plein temps au développement du Baker-Prax, et l'équipe se renforce:
Laurence Ligouy s'occupe de la comptabilité, des essais, et de l'accueil sur les manifestations.
Damien Ligouy, prestataire en soudure robotisé, prépare la production en petite série.

ADEME : Ce projet a reçu un financement de l’ADEME, mais surtout, ses ingénieurs ont créé une forte mobilisation autour des véhicules intermédiaires. De cette dynamique est née l’AVELI (Association des VEhicules Légers Intermédiaires) pour contribuer à l’évolution des règlementations au niveau national et européenne.
AVELI: Son équipe et son président, Nicolas Ledouarec qui œuvrent à la création d'une nouvelle filière, et faire bouger les lignes. https://www.aveli.org/

APTE, spécialiste en thermoformage, qui me sponsorise pour la fabrication des capots en ABS : https://www.apte.fr/

Margaux Nizon--Amboise, pour le design du logo.

Isabelle Hanifi, docteure en socio-anthropologie, très impliquée sur le terrain qui même une étude approfondie sur l’acceptation des véhicules intermédiaires en milieu rural. Ses retours et son engagement sont précieux.

Arnault Sivert : Enseignant chercheur en génie électrique de l’IUT de Soisson et cycliste inarrêtable qui nous donne de précieux conseils.

Patrick Grosset, ancien responsable bureau d'étude et as de la mécanique qui ne sait pas ce qui marche, mais qui sait parfaitement ce qui ne marche pas !

Marc Pautrat, client devenu ami, diéséliste avec 60 ans de métier, bien connu du milieu forestier pour le blindage des tracteurs Valtra. Avec lui, il n’y a jamais de problème, que des solutions !

Wilfried Perdreau, pour ses belles photos.

Barnabé Chaillot, notre ministre du bricolage : 10 véhicules fous pour remplacer votre voiture

Brian Ejarque de L’archiPelle qui a fait un beau reportage sur les vélis: La VOITURE de demain ne sera pas une TESLA

Hélène Gélot, journaliste, qui fait découvrir les vélis dans science et vie Junior

Julien Rapeniau, journaliste, pour son reportage dans "La Montagne"

Les citoyens engagés Hélène et Michel Jaquemin, et les membres de l'association In'VD, pour leur énorme investissement afin d'aider à l'émergence des véhicules intermédiaires.

Les membres actifs du forum Vélorizontal qui m'ont guidé dans la phase de conception.

Thibault Saloignon, de cycle en transition pour ses conseils et ses idées.

Et tous nos amis et familles pour leur soutien, la garde du chat, le prêt de la remorque porte moto, les photos, les hébergements lors des manifestations entre autres.